Comment la propagation du Coronavirus a-t-elle été favorisée par la structure de nos cerveaux d’Homo Sapiens ?
Notre cerveau, comme tout le reste de notre corps s’est construit au fil de l’évolution Darwinienne pendant des millions d’années. Il est donc constitué de parties très anciennes, comme le système limbique siège des émotions, et de parties plus récentes, comme le cortex préfrontal, rationnel.
Dans le système limbique, deux petites structures, les amygdales, s’activent plus ou moins fortement lorsque nous avons peur. Soyez rassurés, même si vous avez été opéré des amygdales, vous possédez toujours celles situées dans les profondeurs de votre cerveau.
Le cerveau de nos milliers d’ancêtres a appris avec le temps à tout catégoriser, ce qui l’a rendu plus efficace et moins consommateur d’énergie. Il a ainsi intégré que les Homos (Sapiens mais aussi Neandertalis) qu’il ne connaissait pas étaient généralement plus dangereux que ceux de son clan. Peu à peu notre cerveau a appris à considérer que les proches ne représentaient pas de danger. Le vécu de chacun de nous est venu, plus ou moins selon nos expériences propres, renforcer cette catégorisation automatique non-consciente : l’inconnu peut-être source de danger.
Avec le Coronavirus, cette catégorisation n’existe plus : un proche est potentiellement aussi dangereux qu’un inconnu. Statistiquement, il y a autant de risques qu’il soit contaminé.
Pourtant, dans la France entière, très nombreux ont été ceux tentés de continuer de faire la bise et serrer la main de leur proches alors qu’ils ne le faisaient pas avec les simples connaissances ou les inconnus, dans le cadre professionnel notamment.
Ainsi, alors que nous en étions au stade où la décision du confinement général allait être prise, la mère du plus haut responsable de la santé en France l’appelle pour lui dire : ” Je passe cinq minutes à la maison, juste faire la bise aux enfants ”
Cette pandémie constitue l’un des rares nouveaux facteurs qui va faire évoluer le cerveau de notre espèce, comme certaines césariennes permettant à des mamans et des bébés de survivre avec un cerveau plus gros. En effet, le coronavirus va tuer plus de personnes aux amygdales peu sensibles. Ceux qui n’ont pas eu peur, et ont continué à se comporter comme si de rien n’était, ont plus facilement été contaminés. Ils avaient l’impression d’être courageux alors que leur comportement n’était pas très responsable, puisqu’ils pouvaient contaminer les autres. Ceux qui se vantaient d’avoir serré les mains de dizaines de malades (comme Boris Jonhson qui faillit y passer), ou qui estimaient inutiles les protections à prendre contre ce virus négligeable (comme Trump qui passa par l’hôpital), ont moins survécu que les autres. Ceux en âge de se reproduire ont donc eu moins de descendance.
Heureusement le virus ne tue qu’un faible pourcentage des personnes infectées. Mais si une souche devenait un jour plus agressive, l’évolution de notre espèce serait bien plus radicale : ceux possédant des amygdales plus sensibles survivraient beaucoup plus que les autres, et l’espèce humaine évoluerait avec leurs caractéristiques.
Voilà pourquoi nous ressentons tous des émotions : nous sommes les descendants de ceux qui avaient peur quand un fauve les menaçait, car ils ont survécu. Les autres non, et nous ne sommes donc pas leurs enfants.
La peur est donc salutaire… si toutefois nous savons la gérer avec notre cortex . Car elle n’est plus toujours aussi pertinente dans un environnement au XXIème Siècle que dans celui des cavernes. Bien entendu, Neuroboost partagera des infos dans un prochain post pour mieux comprendre les interactions entre émotions limbiques et raisonnement cortical.