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La sélection naturelle dans le cerveau

La sélection naturelle à la manœuvre dans le cerveau


La sélection immatérielle, celle des idées : L'évolution des espèces et notamment la sélection naturelle, ont conduit, comme nous l'avons vu, à la formation de notre cerveau actuel. Il ne s'agit ni d'un aboutissement, encore moins d'un objectif suprême qui serait atteint avec l'homme. L'homme, avec son cerveau surdimensionné constitue une simple étape, un bourgeon de l'arbre - du buisson devrait-on plutôt dire - des espèces.
Mais nous pourrions être tentés de nous dire : le principe de la sélection naturelle, la grande idée que nous a apportée Darwin, ne serait-il pas également à la manoeuvre dans le fonctionnement même du cerveau ?


Une nouvelle discipline, la mèmétique est en effet née d'une idée d'un célèbre biologiste, Richard Dawkins. Disons tout de suite que cette théorie pertinente possède au moins un point faible : son étrange dénomination qui a la fâcheuse tendance à évoquer une science étudiant essentiellement les grands-mères. Elle doit en fait son nom au concept de ''mème'', entité qui, par analogie avec le gène, se reproduit et ainsi évolue au fil du temps.

Prenons tout de suite l'exemple d'une petite histoire : blague, conte, proverbe, rumeur…. Elle naît dans un cerveau, puis se reproduit, de cerveau à cerveau, ou de bouche à oreille selon une expression plus courante. Elle va, à chaque transmission, se reproduire. Si le cerveau récepteur estime l'histoire intéressante, amusante, horrible, surprenante…il va la sélectionner, puis la mémoriser, afin de pouvoir la répliquer le moment venu. Si pendant ce temps-là d'autres cerveaux la sélectionnent et la répliquent, cette petite histoire, ce ''mème'', va se diffuser massivement et donc survivre et être sélectionné, comme le serait un gène par un avantage adaptatif ou reproductif.
Cette analogie intéressante permet de voir le monde sous un angle nouveau, que nous ne pourrons développer ici. Heureusement pour ceux que la mémétique intéresserait, Monsieur + va pouvoir vous donner quelques pistes pour aller plus loin.

             Monsieur + : Quelques tuyaux pour pénétrer le monde de la
                                                                 mémétique.

Le livre de Susan Blackmore, ''La théorie des mèmes'', bien que très épais, en est une approche claire. Le mème - avec un accent grave et non circonflexe par analogie au gène- est un élément qui se réplique par imitation. Ce peut être un caractère contenu dans l'ADN bien sûr, mais par extension, une chanson, un truc à la mode, un proverbe, une idée, un savoir-faire, une technologie, une langue, ou encore un virus.
La mèmétique est en conséquence la théorie de l'évolution, de la sélection et de la reproduction appliquée au non biologique : elle est donc pluridisciplinaire puisqu'elle touche à la systémique, à l'intelligence artificielle, aux neurosciences, à la psychologie ou encore la sociologie…


Un mème a besoin d'un réplicateur pour se reproduire. Le plus important réplicateur étant l'ADN, ce peut être tout à fait autre chose, vous par exemple. Lorsque vous dupliquez par mail en quelques clics de souris une blague, un clip, une pub amusante, une photo étonnante, un poème qui vous a touché, vous n'êtes rien d'autre qu'un réplicateur de mème. Et la mèmétique peut vous aider, par son approche originale et puissante à la fois à comprendre tous ces mécanismes. Les publicistes en sont les premiers friands : lorsqu'ils réussissent à nous faire répliquer nous-mêmes, sur notre temps et avec nos moyens, leur clip publicitaire baptisé fort judicieusement 'viral', ils ont tout gagné! Leur cible, non contente de visionner la vidéo reçue et donc de s'imbiber du message voulu, se charge elle-même de la propager. Finies les campagnes coûteuses de diffusion, les reproductions ruineuses d'affiches, la multiplication des spots TV ! Vous comprenez qu'ils s'intéressent fortement à la question!


La sélection matérielle, celle des neurones et des liaisons :
Si nous nous intéressons maintenant non plus au développement des idées mais au développement du cerveau, la sélection naturelle est encore à la manœuvre.
Observons ces 3 clichés : les 3 flèches rouges indiquent le parcours d'un axone, câble qui relie deux neurones. Le cliché 1 montre l'axone en 'pleine forme'.

Le cliché N°2 montre la dégradation de ce même axone, jusqu'à sa disparition sur le cliché n°3. Pourquoi ? Parce qu'il ne communique plus. Cela signifie qu'une connexion, voire même un neurone qui ne 'vit' pas, qui n'est pas utile dans un réseau de neurones, disparaît purement et simplement.
Le cerveau d'un enfant se développe de cette manière. Des milliards de connexions se construisent au gré des sollicitations de l'environnement grâce à sa formidable plasticité comme nous l'avons vu dans la partie 'Evolutif'. Les liaisons qui servent et procurent un avantage demeurent, celles qui ne servent pas disparaissent à jamais.
Puisqu' il est doté de quasiment tous ses neurones à la naissance, le cerveau de l'enfant va grossir uniquement par la création de nouvelles connexions. Mais si ces nombreuses connexions ne disparaissaient pas, il grossirait bien plus encore !
Belle sélection naturelle conduisant à l'adaptation et à la survie, cette fois à l'échelle de l'individu et non plus de l'espèce comme dans la théorie Darwinienne!
Autre différence importante avec la sélection de Darwin : il n'y a pas non plus de transmission héréditaire ou génétique dans ce cas là. Le compteur est remis à zéro à chaque génération.

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