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Le Yin et le Yang dans le cerveau


L'on pourrait imaginer que le cerveau, qui fonctionne avec des molécules chimiques traversant le vide de la synapse d'un neurone à l'autre, soit basé sur le principe suivant : pour commander une action, un maximum de molécules passent d'un neurone au suivant. Pour la stopper, plus aucune molécule ne traverse. C'est bien comme cela qu'il procède…sauf que ce n'est pas suffisant pour cet organe vital. En fait, souvent une double commande existe et le cerveau possède des accélérateurs et également des freins.



                                       Pour briller dans les salons parisiens


Le fonctionnement cérébral est basé sur l'action de neurotransmetteurs soit excitateurs soit inhibiteurs.

Le principal neurotransmetteur accélérateur ou excitateur s'appelle le glutamate. Celui-là même qui est abondamment utilisé dans la cuisine chinoise ou dans quasiment tous les biscuits apéritifs comme exhausteur de goût. Son nom de code : E 620 ( et 621 à 625 sous forme de sels).
Le principal neurotransmetteur frein ou inhibiteur s'appelle le GABA (Gamma-Amino Butyric Acid), fabriqué à partir du glutamate; comme quoi, le Yin et le Yang s'imbriquent vraiment.
Glutamate et GABA sont de loin les principaux neurotransmetteurs parmi nos neurones cérébraux. Les autres neurotransmetteurs sont également soit excitateurs soit inhibiteurs, autrement dit soit des accélérateurs soit des freins. Nous connaissons tous l'adrénaline - une hormone également neuromédiateur - qui provoque entre autres l'accélération du rythme cardiaque.


En terme de performance cérébrale, l'inhibition représente une fonction aussi importante que le déclenchement de l'action. Les enfants qui parviennent à inhiber rapidement leur erreur intuitive obtiennent de meilleurs résultats.


Le célèbre test initié par Piaget l'a montré : le petit enfant a tendance à croire que dans la ligne la plus longue, il y a le plus de bonbons, même s'ils sont moins serrés. Il doit inhiber son idée première qui lui fait croire que plus la ligne est longue, plus il y a de bonbons.

De nouvelles méthodes pédagogiques efficaces sont basées sur ce constat. Les instituteurs apprennent par exemple aux plus jeunes à écouter un camarade lire une histoire sans l'interrompre en leur donnant un jeton représentant une oreille. En inhibant leur tendance naturelle à commenter et poser des questions pendant un laps de temps donné, les enseignants parviennent à le faire mieux progresser.
Pour les plus grands, ce principe reste valable et certains tests comme le Stroop et le Wisconsin Card Sorting Test sont utilisés pour mesurer notre capacité à inhiber nos routines, pour nous adapter à un nouveau contexte par exemple.

Un autre cas de Yin et de Yang dans le cerveau se manifeste avec le sommeil et l'éveil :


Pour nous endormir, notre cerveau doit à la fois activer le système du sommeil ET bloquer les systèmes de l'éveil.
Le système du sommeil, situé dans l'hypothalamus, fonctionne essentiellement grâce au neurotransmetteur inhibiteur nommé GABA. Il va notamment bloquer les systèmes de l'éveil.
Les systèmes de l'éveil de leur côté constituent un réseau très varié, intégrant notamment le thalamus et l'hypothalamus. Plusieurs neurotransmetteurs comme la dopamine et l'histamine y sont impliqués. Ce qui explique que les médicaments antihistaminiques qui diminuent les effets des allergies entrainent plus de difficultés au réveil et des endormissements. A l'inverse, les amphétamines, qui excitent les circuits de la dopamine, maintiennent en éveil plus longtemps.

      Monsieur + : Pourquoi présentons- nous une légère tendance à
                                    sommeiller après les repas, notamment ceux qui sont
                                    plutôt chargés ?

Dans nos systèmes d'éveil, certains neurones communiquent grâce à un neurotransmetteur appelé oréxine. Ces neurones, responsables de l'éveil situés dans l'hypothalamus sont inhibés par les excès de glucose dus au repas. Conséquence inéluctable : notre éveil n'est plus aussi manifeste, d'autant plus que ce phénomène vient s'additionner à la baisse de régime quotidienne du début d'après-midi.


En effet, nos rythmes circadiens entrainent à ce moment-là une baisse d'énergie incontournable avant de réenclencher une phase de forme qui culminera autour de 17h.
En résumé, le coup de barre au moment de la digestion, c'est tous les jours, même après un repas ultraléger à midi; Et si le déjeuner est bien chargé, le phénomène sera notoirement accentué.


Citons encore un cas de Yin et de Yang : Les réactions opposées entre le cerveau de la future maman et le cerveau du fœtus.
Ecoutons sur ce sujet le professeur Ben-Ari, interrogé par "Sciences & Avenir" :
"Certains neurones fœtaux réagissent à l'inverse des neurones adultes. Le plus bel exemple : dans le cerveau adulte, l'information nerveuse est essentiellement transmise par deux neuromédiateurs, le glutamate qui excite, et le GABA qui inhibe les neurones. Nous avons montré que, chez le fœtus, le GABA fait l'inverse. Il excite les neurones au lieu de les inhiber. Et ce, chez toutes les espèces animales étudiées. Puis, à un moment du développement, le GABA prend ses fonctions adultes d'inhibition. Sachant cela, quels conseils donner aux femmes enceintes ?


Outre l'alcool et le tabac, certaines substances posent de nombreux problèmes lorsqu'elles sont absorbées durant la grossesse. Par exemple, des anxiolytiques qui, comme le Valium, agissent en rendant plus efficace l'action du GABA vont inhiber le cerveau de la mère, mais exciter celui du fœtus, ce qui pourrait affecter la migration neuronale. De même, l'administration de molécules antiépileptiques à des patientes enceintes épileptiques. Certaines molécules - notamment celles qui agissent sur les récepteurs GABA - ont des effets importants sur la migration et la mort neuronales. Autre exemple, le cannabis, qui agit aussi sur certaines synapses GABA"

           Super Monsieur + : Double commande sympathique
                                                            dans le système nerveux


Notre système nerveux comprend non seulement le système nerveux central dont le cerveau (fonctions majoritairement volontaires) mais aussi le système autonome qui assure, lui, les actions plutôt automatiques. Ce dernier est peu, voire pas du tout, soumis à la volonté. Il comprend à son tour deux sous-systèmes, le système sympathique et le système parasympathique. Le premier peut être, en première approche, considéré comme l'accélérateur – il augmente le rythme cardiaque, par exemple - , le second peut être considéré comme le frein - il ralentit le rythme cardiaque, pour prolonger l'exemple -.
Le système sympathique (ou orthosympathique) assure notamment tout ce qui nous prépare à l'action en cas de stress. Le système parasympathique (ou vagal) assure quant à lui en particulier les fonctions végétatives comme la digestion et la salivation. Le malaise vagal ou encore le coup de frein vagal sont dû à des ralentissements trop puissants du système parasympathique. Le neurotransmetteur frein, en l'occurrence l'acétylcholine, est lâchée en trop grande quantité et trop rapidement.


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