Ados : un cerveau pas fini et plus dans le rythme

Vous avez dit pas fini ?
Une première nouvelle qui rassurera - ou terrifiera, selon l’angle depuis lequel la chose est vécue - de nombreux parents : le cerveau de leur ado n’est pas totalement achevé.

Mais comment cela se passe-t-il ? Toutes les zones sont-elles inachevées ? Non. En fait, c’est surtout la partie qui se trouve à l’avant du cerveau, juste contre le front qui n’est pas encore complètement câblée. Cette zone, le cortex préfrontal, correspond notamment au jugement et le fait qu'elle ne soit pas mature conduit notamment les ados vers des conduites à risques bien connus des parents, des psys, …et des pompiers. Leur rapport à la mort est inadapté. La maturité des zones varie en fonction de l'âge : la zone visuelle est la première à parvenir à maturité, le cortex préfrontal sera la dernière Rappelez-vous que nous suivons individuellement l'histoire de notre espèce – nous évoluons selon la phylogenèse -.Ainsi la partie avant que ne possèdent pas les singes ( leur front est fuyant contrairement au notre qui est droit ) et encore moins les espèces précédentes; ne s'est développée qu'avec les homo sapiens. Compte tenu de ces éléments, il ne reste pas des centaines de possibilité : l'attitude la plus adaptée consiste probablement à adopter la technique du roseau, plier mais ne pas rompre la relation pour tenir jusqu'à la maturation totale du cortex préfrontal.

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Ces récentes découvertes sur le cerveau des ados ont déjà été exploitées aux USA par des avocats. Certes nous connaissons la forte culture juridique de nos amis outre-atlantique, mais tout de même : aussi étonnant que cela puisse paraître, des avocats ont réussi à faire déclarer non coupables des ados ayant commis des délits en mettant en avant, sur la base de clichés IRM, que le cerveau de leurs clients n'étaient pas matures, et cela jusqu'à l'âge de 20 ans.

Vous avez dit plus dans le rythme ?
Autre nouvelle d'importance, surtout pour les parents : les dernières découvertes en chronobiologie montrent que, tout à fait naturellement, le rythme des ados se décale peu à peu vers les heures tardives. Ils voient ainsi leur horloge biologique se retarder progressivement jusqu'à 1h30 en moyenne pour les filles et 2h30 toujours en moyenne pour les garçons. Cette tendance ne s'inverse ensuite qu'à partir de 20 ans environ. Donc inutile de vous prendre la tête avec vos jeunes qui, lorsqu'ils n'ont pas cours, ne parviennent pas à se lever le matin avant midi, après s'être couchés à point d'heure. Puisque, par rapport aux adultes, au retard de 2 heures de leur rythme biologique se rajoute leur besoin de sommeil plus important, cela conduit à un décalage parfois déroutant avec les adultes; les uns et les autres peuvent avoir l'impression de se croiser. Certes pas commode pour coordonner les activités du week-end, mais contrarier la nature demande aux parents beaucoup d'énergie pour un résultat assez voisin du néant, et qui plus est, plutôt défavorable pour le développement du cerveau de l'ado.

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Moralité : Les ados ont indiscutablement besoin que les adultes leur fixent des limites, en particulier pour cause de cerveau inachevé. Tout le challenge consiste à leur faire sentir que nous les aimons de manière inconditionnelle tout en étant ferme lorsqu’ils vont trop loin. Toutefois, les parents peuvent sans problème faire preuve de souplesse quant aux horaires tardifs. En agissant ainsi, il permettront au jeune de s’adapter au mieux à l’évolution de son rythme biologique naturel et aux bouleversements de son cerveau pendant cette période troublée.