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Clé N°4: la répétition


Nous avons tous connu dans notre enfance les affres de la récitation et des tables de multiplication. Pour en venir à bout, une seule méthode : la répétition, la répétition, la répétition… La plus ancienne méthode de mémorisation s'avère la seule qui puisse venir à bout du 'savoir par cœur'.

Pourquoi ? Parce que le seul type de mémoire capable de réaliser la performance de reproduire un texte au mot près, de jouer un morceau de musique à la note près, de parler une langue sans hésiter…est la mémoire procédurale. Et celle-ci se renforce peu à peu uniquement par répétition. Répéter entre une cinquantaine et une centaine de fois va permettre de graver de manière très fiable et très durable. Pour apprendre le 'corbeau et le renard' au pot près, vous n'avez pas eu de choix que de répéter le texte maintes et maintes fois. Et naturellement, vous vous rappelez mieux du début parce que c'est la partie que vous avez le plus répétée. La fin, beaucoup moins ! Il faut dire que le temps manquait pour apprendre les derniers vers juste avant le passage devant le maître ou la maitresse. Le nombre de répétitions n'a donc pas été suffisant pour passer durablement en mémoire procédurale. Voilà pourquoi le début de la fable vous suivra jusqu'à votre dernier souffle alors que la fin a quitté votre cerveau depuis longtemps.

Notre mémoire heureusement ne retient pas tout. Elle sélectionne ce qui présente toutes les chances d'être salvateur pour l'individu ou pour le groupe. En quoi une information répétée pourrait-elle être salvatrice ? En fait, c'est probablement tout simple : plus une information est inutilisée depuis longtemps, moins elle a de chances d'être nécessaire à l'avenir pour notre survie. D'où l'efficacité de la répétition qui 'leurre' notre cerveau en lui faisant croire que cette information est vitale !

La répétition permet de créer, via notamment le phénomène de potentialisation à long terme (PLT), un chemin qui va se marquer un peu plus à chaque fois. La répétition, telle le passage répété de randonneurs sur un sentier, va à chaque fois former la trace un peu plus.
De la même manière qu'un chemin de moins en moins fréquenté, un souvenir non répété va s'estomper peu à peu.



A moins que le souvenir n'ait été suffisamment marqué au départ par une émotion forte - qui serait un bulldozer dans le parallèle avec le chemin-. Ainsi, avec un souvenir comme avec un chemin, s'établit une course permanente entre le temps et le nombre de passages. De même que la forêt va effacer le chemin si la fréquence des passages n'est pas suffisante, le temps va effacer le souvenir si la fréquence des répétitions n'est pas assez soutenue.
La bonne nouvelle, c'est que, tel un chemin une fois tracé sur une vitre par des gouttes d'eau, il est plus facile à emprunter les fois suivantes.

                                   Les pubs l'ont compris depuis longtemps


Le matraquage publicitaire n'a d'autre but que d'atteindre notre mémoire procédurale. Ainsi, à force de répétitions, nous associons automatiquement et inconsciemment un élément agréable au nom d'une marque. Ce qui s'avère très payant pour cette dernière lorsque nous déambulons dans les rayons des magasins !

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