Nous n'utilisons que 10% de notre cerveau

La proportion de l'ensemble des zones de notre cerveau que nous utilisons sur une période d'une semaine est de 100 %.
Pendant que vous lisez ces lignes, plusieurs zones de votre cerveau 'travaillent ' : principalement, les aires de la vision situées à l'arrière, les aires verbales situées le plus souvent côté gauche, quelques aires motrices (vos paupières, votre dos…) plutôt au milieu, et les aires de la compréhension, du jugement, situées elles plutôt vers l'avant.

Dès que vous allez changer d'activité, d'autres aires vont se mettre à ' s'allumer '. Au final, beaucoup auront été utilisées pendant une journée et pratiquement toutes dans la semaine. Certains bonimenteurs dont notamment le gourou d'une des plus puissantes sectes mondiales annoncent que nous n'utilisons que 10% de notre cerveau et que grâce à ses conseils vous allez considérablement améliorer ce score. Cela ne correspond en rien à ce qui se passe dans votre tête. La preuve ? Si une partie quelconque de notre cerveau venait à ne plus fonctionner, cela se traduirait par un disfonctionnement allant du léger au mortel.

Selon la taille et la localisation de la zone touchée les conséquences seront plus au moins graves. Pour ne citer que deux exemples extrêmes célèbres : Jean-Dominique Bauby, rédacteur en chef du magazine 'ELLE' , victime d'un accident qui lui a endommagé une minuscule zone cérébrale de la taille d'une tête d'épingle, s'est retrouvé totalement paralysé à l'exception de sa paupière gauche.

Parfaitement conscient puisque tout le reste de son cerveau fonctionnait, il a écrit 'le scaphandre et le papillon' lettre par lettre en abaissant sa paupière devant une assistante avant de mourir.
A l'opposé, Phinéas Gage a eu son crâne traversé par une barre à mines et s'est écrié en arrivant chez le médecin sans avoir perdu connaissance : ''Docteur, vous allez avoir du travail !'' . Il faudra du temps pour se rendre compte que des fonctions avaient malgré tout été altérées par ce terrible accident : celles liées aux émotions.

Si la phrase ''nous n'utilisons que 10% de notre cerveau'' s'interprète comme: ''nous n'utilisons que 10% des capacités de notre cerveau'', elle n'en est pas plus juste pour autant. Si nous pouvons effectivement largement développer les capacités de notre cerveau, ce que tente de faire ce site, cette estimation de 10% ne correspond absolument à rien, à aucune mesure ni étude sérieuse. Donc :

1 - Nous pouvons développer les capacités de notre cerveau: comme nous l'avons vu avec la plasticité, nous avons la possibilité de développer des connexions nouvelles en permanence ou de fabriquer de nouveaux neurones si nous ne sommes pas stressés. En théorie, la plupart de nos 100 milliards de neurones peuvent se connecter jusqu'à 10 000 autres neurones. Nous avons donc de la marge. En pratique, il semble que certaines connexions ne tiennent dans la durée que si elles sont sollicitées.

2 - Selon le type de capacité étudiée, nous utilisons de moins de 1% jusqu'à 100% de nos capacités. Par exemple pour votre mémoire de travail : sa capacité est d'environ 7 éléments, comme 7 nombres ou 7 mots. Vous pouvez vous entraîner tant que vous voudrez, vous n'irez guère au-delà. En revanche, une forme de mémoire à long terme nommée mémoire procédurale s'avère quasi illimitée. Ainsi, avec un peu de méthode et de régularité, un pianiste peut mémoriser des millions de notes et d'informations musicales. De même, un passionné de langues peut apprendre des millions de mots. Nous pourrions dire que dans ce domaine nous utilisons nettement moins de 10% de nos capacités cérébrales.

Qui vous permet de retenir le début de cette phrase jusqu'à ce que vous l'ayez finie, ou de retenir un N° de téléphone pendant que vous le composez

Mémoire des savoir-faire comme le vélo ou la pratique d'un instrument