Certains en rêvent et des politiques en quête de popularité le mettront peut-être en œuvre un jour, à l'occasion d'un débordement de violence qu'ils n'auront pu maitriser. Or cette mesure n'est absolument pas fondée scientifiquement :
1 - A la naissance, seuls 10% du câblage du cerveau sont en place : juste le vital de base comme la respiration, la vision minimale… Autrement dit 90% des connexions entre neurones vont se construire pendant l'enfance puis l'adolescence. Même à l'âge adulte des connexions continuent à s'établir. Des neurones continuent même à naître, participant ainsi à ce que l'on appelle la plasticité du cerveau. Celui-ci est donc en constante évolution et le vécu du jeune va énormément influer sur son avenir. Les facteurs héréditaires sont donc incapables à eux seuls de déterminer que tel jeune enfant va être plus violent qu'un autre une quinzaine d'années plus tard.
2 - Aucun gène spécifique ne peut déterminer un trait aussi complexe. Les lois de Mendel établies à partir des pois, ou l'exemple des yeux bleus et marrons toujours cité dans les écoles, s'avèrent parmi les cas minoritaires où les choses sont simples. Ces cas laissent supposer qu'un seul gène détermine toujours un trait à coup sûr et en totalité. En fait la complexité de l'évolution a entraîné de nombreux mixages dans l'ADN. Ainsi plusieurs gènes interviennent en général pour déterminer un aspect physique, une résistance ou une prédisposition à une maladie… |
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3 - Certains gènes présents dans notre ADN ne sont pas exprimés. Il semble que, selon la manière dont la très longue chaîne d'ADN s'enroule sur elle-même, l'expression effective ou non des gènes s'en ressente. Autre piste : la fixation sur la chaîne de petites molécules (CH3) qui ''bâillonnent'' certains gènes.
L'épigénétique étudie les facteurs qui permettent ou non l'expression du génotype en un phénotype.
Le génotype est l'ensemble des quelques 25 000 gènes contenus dans chacune de des cellules d'un individu sous forme d'ADN.
Le phénotype est l'ensemble des caractères de cet individu: yeux bleus, peau claire… mais aussi des traits moins visibles comme la présence ou non d'un enzyme spécifique, résistance ou non à une maladie donnée... |
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Ainsi, repérer des caractères complexes ou multifactoriels à travers notre seul code génétique semble en l'état actuel des connaissances bien illusoire. Ce constat est valable pour la recherche des prédispositions à l'agressivité, mais il reste également pertinent pour d'autres prédispositions du même genre; nous pensons en particulier à celles relatives à l'homosexualité puisqu'il est annoncé sur les médias de manière cyclique la découverte du gène qui en serait responsable.
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