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Les mémoires à long terme

Elles nous permettent de conserver les souvenirs au-delà d'une minute. Comme nous l'avons vu, ces derniers sont alors décomposés puis stockés dans les zones correspondantes du cerveau (visuelle pour les images, auditive pour les sons…).
Les scientifiques se sont aperçus très rapidement que nos souvenirs explicites se répartissent irrégulièrement sur le fil de notre vie.
Le dessin ci-dessous vous donne la tendance générale. Il est réalisé pour une personne de 50 ans mais le principe reste identique que vous vous situiez avant ou après cet âge.

Mis à part le trou de mémoire initial - avant 3 ans environ pour cause de cerveau non achevé -, notre jeunesse engrange progressivement de nombreux souvenirs jusqu'à l'âge adulte - 1ère partie rose de la courbe - L'explication de ce phénomène la plus probable est que nous sommes, pendant cette période, confrontés à de nombreuses premières fois très chargées émotionnellement : premières fois amoureuses bien entendu, mais aussi premières fois à l'école, collège, lycée, fac, examen, premiers amis, premières vacances sans les parents, première fois sur un vélo, au volant d'une auto, en avion, cérémonie, maladie, blessure..etc… Or l'émotion s'avère probablement le plus puissant facteur de mémorisation. Ce qui induit un ancrage fort de tous ces souvenirs qui tiennent, selon la force de l'émotion, des années voire toute la vie.
Puis, à l'âge adulte, les charges émotionnelles s'amenuisent, et les souvenirs également - partie verte de la courbe -. Puis de l'ordre d'une dizaine d'années avant le moment présent, l'effet de récence prend le dessus. En effet, les souvenirs s'estompent peu à peu s'il ne sont pas rappelés ou si la charge émotionnelle de départ n'a pas été suffisamment puissante. Les souvenirs récents sont donc plus nombreux que ceux qui datent de plusieurs années - 2ère partie rose et ascendante de la courbe -

Nos mémoires à long terme se répartissent en deux familles :
- La mémoire explicite, généralement appelée déclarative car elle peut se traduire en mots. Comme nous l'avons découvert avec les cas d'amnésies, elle passe par l'hippocampe, structure de notre système limbique. Elle est totalement consciente et se décompose à son tour en deux sous-familles :
* La mémoire sémantique : celle de notre savoir, nos connaissances, notre culture. Grâce à elle, nous savons comment s'écrit le mot 'conscience', le prénom d'Einstein, les règles du jeu d'échec, où se situe le canal de Panama…etc...
* La mémoire épisodique ou autobiographique : celle de notre histoire personnelle. Le premier jour de collège, le jour de nos 18 ans, où étions-nous lors du passage à l'an 2000, les dernières vacances..etc. Lorsque nous nous rendons plusieurs fois dans un même lieu, celui-ci passe de la mémoire autobiographique vers la mémoire sémantique par abstraction. Cela devient une connaissance du lieu, non datée par rapport à notre histoire personnelle.

- La mémoire implicite, qui fonctionne à notre insu, de manière inconsciente. Elle se décompose à son tour en trois sous-familles :

* La mémoire procédurale : celle des savoir-faire, des automatismes. Grâce à elle, après une phase d'apprentissage plus ou moins longue, vous savez faire du vélo, du ski, jouer d'un instrument de musique, parler une langue, calculer mentalement,… Elle vous permet d'exécuter une tâche de fond – conduire une voiture – et parler à votre passager en focalisant votre attention sur la conversation.
Le cervelet joue les premiers rôles dans le fonctionnement de la mémoire procédurale. Le fait que cette mémoire fonctionne de manière inconsciente ne signifie pas qu'elle va nous être inutile. Au contraire ! Car en fait, nous la sous-utilisons et elle nous sera précieuse pour améliorer nos performances mnésiques.

* La mémoire de type Pavlovien par référence aux associations réflexes des chiens des expériences menées par le médecin russe Ivan Pavlov (ci-contre). C'est la mémoire des réflexes conditionnels. Si par exemple, vous êtes piqué très douloureusement par une guêpe, vous aurez par la suite un réflexe de peur à la simple vue de l'animal chaque fois qu'il se présentera.
* La mémoire réflexe dépourvue d'association.


                                              Monsieur +


Pour mémoire, si nous pouvons dire, et pour être complets, citons deux autres types de mémoires :

La mémoire prospective : Elle nous permet de nous rappeler que l'on a une action à faire. C'est notre nœud au mouchoir cérébral. Grâce à elle, lorsque vous apercevez votre boite à pharmacie, vous vous rappelez que vous devez prendre un médicament à telle heure.
Il est aisé de la rendre plus fiable en associant une action que nous devons faire à ce dont nous devons nous rappeler. Vous souhaitez ne pas oublier d'éteindre un appareil électrique chaque fois que vous devez quitter la maison : imaginez-vous en train de passer le seuil de la porte avec cet appareil sur la tête. Revoyez cette image à 3 ou 4 reprises dans la journée. Désormais, chaque fois que vous franchirez le seuil, vous associerez cette image et vous penserez à éteindre votre appareil électrique.

La métamémoire : c'est la conscience que nous avons de notre mémoire. Elle peut nous aider à chaque étape de la mémorisation.
1- Apprentissage : nous savons comment faire apprendre une information donnée.
2- Stockage : nous savons que nous connaissons une information donnée. Par exemple, nous savons que nous ne connaissons pas la date de mariage du Président de la République - nous nous demandons même si nous savons combien de fois il s'est marié -
3- Rappel : nous savons comment nous y prendre pour retrouver une information donnée.

La métamémoire nous permet de ne pas faire d'efforts pour retrouver la date de naissance de Barak Obama; nous sommes conscients que nous ne la connaissons pas. Autre exemple : notre métamémoire nous indique si nous nous rappelons comment rejoindre une salle de concert, ou si à l'inverse nous avons besoin du GPS. Au début et à la fin de la vie, la métamémoire s'avère plutôt défaillante : avant l'âge de sept ans, un enfant est persuadé de ne rien oublier.


                    Monsieur + : L'homme à la mémoire visuelle absolue


Un Russe nommé Veniamin possédait une mémoire phénoménale. Il pouvait se rappeler 15 ans plus tard de listes de plus de 70 mots ou nombres, les citer dans l'ordre inverse, etc…
Son cas a été étudié par plusieurs psychologues qui eurent l'idée de lui demander de se rappeler uniquement parmi ces listes les noms d'oiseaux ou d'objets. Il en était incapable. Pourquoi ?
En fait, il visualisait, il prenait une photographie de ce qu'il devait retenir, avec une fiabilité et une précision incomparablement supérieure au commun des mortels.
Pour restituer, il revoyait cette photographie quasiment à la perfection. Mais sa mémoire sémantique, celle des connaissances, de la culture, s'avérait moins performante que le commun des mortels. Il était incapable d'établir des catégories. Ce que nous faisons tous souvent sans même nous en rendre compte pour nous aider à comprendre, puis à mémoriser, puis à restituer.

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